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15 août 2019

La chapelle de Fromental

Fromental 2

 

La chapelle de Fromental

 

L'air est pesant ; le ciel assombrit d'anthracite bleuté son humeur d'orage et le vert végétal s'avive sous le souffle de la colère qui gronde ; le rouge monte aux pétales des pois de senteur qui courent sur l'antique mur moussu mais le lierre grimpé à l'assaut du vieux tilleul chuchote la mémoire d'un lieu empreint de calme et de paix.

Autour de la chapelle, le silence s'habite peu à peu, bruissements, crissements, bourdonnements, gazouillis.

Ecoutez la caille ! Elle margotte au cœur du champ de blé.

Voilà le merle qui répond, grisé par l'odeur sucrée du tilleul en fleurs tandis que les hirondelles en quête de quelque moucheron à gober intensifient leur vol de chasse et leurs cris stridents en rasant le sol.

Les abeilles ont élu domicile dans les trous des murs et s'activent en va et vient besogneux pour engranger les pollens des fleurs de la Saint Jean.

Au campanile, la cloche attend le prochain rendez-vous pour carillonner la vie qui s'écoule et le minuscule cimetière materne les âmes endormies attendant sereinement le bouquet de fleurs des champs qu'un prochain visiteur déposera sur une stèle enherbée.

Le cadran solaire marque d'une ligne d'ombre l'heure du temps qui passe inexorable.

Combien de pas ont-ils foulé les marches pour en user ainsi la pierre ?

Combien de mains ont-elles poussé la lourde porte de chêne pour prier un instant ?

Combien de pèlerins, en marche vers Compostelle se sont-ils reposés un moment au calme, sur le banc de pierre, embrassant le même paysage qui est devant nos yeux, avant de poursuivre leur chemin ?

Un visage de pierre au relief estompé par les années sait. Il veille, surplombant le porche.

Son regard semble perdu vers le lointain en quête d'un temps où les processions s'acheminaient vers la chapelle romane et les prières des rogations montaient avec foi vers le ciel pour invoquer Dieu d'avoir de belles récoltes.

Fromental, n'est-ce pas un nom de froment, de pain, un nom de faim, un nom de quotidien, un nom de paix, un nom de vie ?

 

Le bruit des sept marches grimpées à toute vitesse interrompt ma contemplation. .. Une petite fille brune entre en courant dans le minuscule cimetière, un bouquet de coquelicots à la main. Je luis souris. Elle me sourit.

J'entends sa mère qui l'appelle «Mary ! Mary, mais enfin Mary , Attends moi !

Mais Mary n'attend pas. Elle court et s'arrête devant une petite tombe envahie de lierre où elle pose son bouquet.

« Tiens Marie, c'est pour toi ». Puis, aussi vite qu'elle est entrée, elle court rejoindre sa mère qui presse le pas sur le chemin.

 

Curieuse, je m'approche pour lire le nom sur la stèle. Il est presque effacé, mais en passant mon doigt sur chaque lettre, je décrypte : Marie, 1780 – 1787.

Les coquelicots font comme un nez rouge de clown au milieu de la chevelure de lierre, et ça m'amuse !

Qui était donc cet étrange petit personnage  si tôt disparu ?

 

Toute la soirée, mon esprit a vagabondé, imaginant quelle histoire pouvait bien unir ces deux-là …

Le prénom était le même …. Marie...

Quel lien avec ce passé enfui demeurait-il si vivace  ?

Quel fil nous unit à nos chers disparus ?

Quel fil nous relie aux générations précédentes, nous relie à « l'avant nous », nous relie au passé ?

Le mystère est là. Il ne se laisse pas percer, mais il bat au cœur de toute vie !

 

Aujourd'hui, la porte est close. Pour entrer dans la chapelle de Fromental, il faut prendre rendez-vous.

Les temps ont changé mais Dieu n'est pas mort ! Il est mystère au cœur de toute vie !

 

Lecrilibriste

 

La chapelle de Fromental

 

L'air est pesant ; le ciel assombrit d'anthracite bleuté son humeur d'orage et le vert végétal s'avive sous le souffle de la colère qui gronde ; le rouge monte aux pétales des pois de senteur qui courent sur l'antique mur moussu mais le lierre grimpé à l'assaut du vieux tilleul chuchote la mémoire d'un lieu empreint de calme et de paix.

Autour de la chapelle, le silence s'habite peu à peu, bruissements, crissements, bourdonnements, gazouillis.

Ecoutez la caille ! Elle margotte au cœur du champ de blé.

Voilà le merle qui répond, grisé par l'odeur sucrée du tilleul en fleurs tandis que les hirondelles en quête de quelque moucheron à gober intensifient leur vol de chasse et leurs cris stridents en rasant le sol.

Les abeilles ont élu domicile dans les trous des murs et s'activent en va et vient besogneux pour engranger les pollens des fleurs de la Saint Jean.

Au campanile, la cloche attend le prochain rendez-vous pour carillonner la vie qui s'écoule et le minuscule cimetière materne les âmes endormies attendant sereinement le bouquet de fleurs des champs qu'un prochain visiteur déposera sur une stèle enherbée.

Le cadran solaire marque d'une ligne d'ombre l'heure du temps qui passe inexorable.

Combien de pas ont-ils foulé les marches pour en user ainsi la pierre ?

Combien de mains ont-elles poussé la lourde porte de chêne pour prier un instant ?

Combien de pèlerins, en marche vers Compostelle se sont-ils reposés un moment au calme, sur le banc de pierre, embrassant le même paysage qui est devant nos yeux, avant de poursuivre leur chemin ?

Un visage de pierre au relief estompé par les années sait. Il veille, surplombant le porche.

Son regard semble perdu vers le lointain en quête d'un temps où les processions s'acheminaient vers la chapelle romane et les prières des rogations montaient avec foi vers le ciel pour invoquer Dieu d'avoir de belles récoltes.

Fromental, n'est-ce pas un nom de froment, de pain, un nom de faim, un nom de quotidien, un nom de paix, un nom de vie ?

 

Le bruit des sept marches grimpées à toute vitesse interrompt ma contemplation. .. Une petite fille brune entre en courant dans le minuscule cimetière, un bouquet de coquelicots à la main. Je luis souris. Elle me sourit.

J'entends sa mère qui l'appelle «Mary ! Mary, mais enfin Mary , Attends moi !

Mais Mary n'attend pas. Elle court et s'arrête devant une petite tombe envahie de lierre où elle pose son bouquet.

« Tiens Marie, c'est pour toi ». Puis, aussi vite qu'elle est entrée, elle court rejoindre sa mère qui presse le pas sur le chemin.

 

Curieuse, je m'approche pour lire le nom sur la stèle. Il est presque effacé, mais en passant mon doigt sur chaque lettre, je décrypte : Marie, 1780 – 1787.

Les coquelicots font comme un nez rouge de clown au milieu de la chevelure de lierre, et ça m'amuse !

Qui était donc cet étrange petit personnage  si tôt disparu ?

 

Toute la soirée, mon esprit a vagabondé, imaginant quelle histoire pouvait bien unir ces deux-là …

Le prénom était le même …. Marie...

Quel lien avec ce passé enfui demeurait-il si vivace  ?

Quel fil nous unit à nos chers disparus ?

Quel fil nous relie aux générations précédentes, nous relie à « l'avant nous », nous relie au passé ?

Le mystère est là. Il ne se laisse pas percer, mais il bat au cœur de toute vie !

 

Aujourd'hui, la porte est close. Pour entrer dans la chapelle de Fromental, il faut prendre rendez-vous.

Les temps ont changé mais Dieu n'est pas mort ! Il est mystère au cœur de toute vie !

 

Lecrilibriste

 

La chapelle de Fromental

 

L'air est pesant ; le ciel assombrit d'anthracite bleuté son humeur d'orage et le vert végétal s'avive sous le souffle de la colère qui gronde ; le rouge monte aux pétales des pois de senteur qui courent sur l'antique mur moussu mais le lierre grimpé à l'assaut du vieux tilleul chuchote la mémoire d'un lieu empreint de calme et de paix.

Autour de la chapelle, le silence s'habite peu à peu, bruissements, crissements, bourdonnements, gazouillis.

Ecoutez la caille ! Elle margotte au cœur du champ de blé.

Voilà le merle qui répond, grisé par l'odeur sucrée du tilleul en fleurs tandis que les hirondelles en quête de quelque moucheron à gober intensifient leur vol de chasse et leurs cris stridents en rasant le sol.

Les abeilles ont élu domicile dans les trous des murs et s'activent en va et vient besogneux pour engranger les pollens des fleurs de la Saint Jean.

Au campanile, la cloche attend le prochain rendez-vous pour carillonner la vie qui s'écoule et le minuscule cimetière materne les âmes endormies attendant sereinement le bouquet de fleurs des champs qu'un prochain visiteur déposera sur une stèle enherbée.

Le cadran solaire marque d'une ligne d'ombre l'heure du temps qui passe inexorable.

Combien de pas ont-ils foulé les marches pour en user ainsi la pierre ?

Combien de mains ont-elles poussé la lourde porte de chêne pour prier un instant ?

Combien de pèlerins, en marche vers Compostelle se sont-ils reposés un moment au calme, sur le banc de pierre, embrassant le même paysage qui est devant nos yeux, avant de poursuivre leur chemin ?

Un visage de pierre au relief estompé par les années sait. Il veille, surplombant le porche.

Son regard semble perdu vers le lointain en quête d'un temps où les processions s'acheminaient vers la chapelle romane et les prières des rogations montaient avec foi vers le ciel pour invoquer Dieu d'avoir de belles récoltes.

Fromental, n'est-ce pas un nom de froment, de pain, un nom de faim, un nom de quotidien, un nom de paix, un nom de vie ?

 

Le bruit des sept marches grimpées à toute vitesse interrompt ma contemplation. .. Une petite fille brune entre en courant dans le minuscule cimetière, un bouquet de coquelicots à la main. Je luis souris. Elle me sourit.

J'entends sa mère qui l'appelle «Mary ! Mary, mais enfin Mary , Attends moi !

Mais Mary n'attend pas. Elle court et s'arrête devant une petite tombe envahie de lierre où elle pose son bouquet.

« Tiens Marie, c'est pour toi ». Puis, aussi vite qu'elle est entrée, elle court rejoindre sa mère qui presse le pas sur le chemin.

 

Curieuse, je m'approche pour lire le nom sur la stèle. Il est presque effacé, mais en passant mon doigt sur chaque lettre, je décrypte : Marie, 1780 – 1787.

Les coquelicots font comme un nez rouge de clown au milieu de la chevelure de lierre, et ça m'amuse !

Qui était donc cet étrange petit personnage  si tôt disparu ?

 

Toute la soirée, mon esprit a vagabondé, imaginant quelle histoire pouvait bien unir ces deux-là …

Le prénom était le même …. Marie...

Quel lien avec ce passé enfui demeurait-il si vivace  ?

Quel fil nous unit à nos chers disparus ?

Quel fil nous relie aux générations précédentes, nous relie à « l'avant nous », nous relie au passé ?

Le mystère est là. Il ne se laisse pas percer, mais il bat au cœur de toute vie !

 

Aujourd'hui, la porte est close. Pour entrer dans la chapelle de Fromental, il faut prendre rendez-vous.

Les temps ont changé mais Dieu n'est pas mort ! Il est mystère au cœur de toute vie !

 

Lecrilibriste

 

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Commentaires
L
Les temps ont changé mais Dieu n'est pas mort ! Il est mystère au cœur de toute vie !<br /> <br /> <br /> <br /> j'adore!!!
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Au Plaisir des Mots
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Au Plaisir des Mots
  • Je prends la clé des mots pour filer à l'anglaise autour du globe avec mon blog. Comment se taire quand je lis tous ces commentaires qui twittent dans les airs, au-delà des frontières, à l'assaut de la terre ?
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