a boulange du coin de la rue

Illustration  du Tacuinum sanitatis (fin XIVeme) - atelier en ligne "Mil et une"

La boulange du coin de la rue

Regardez-le puiser, le boulanger dans son festival de farines...

Celle de froment, celle d'épeautre, de maïs et de sarrasin...

 Toutes les perles des moulins !

Il a pris la mesure de sel, de sucre et de levain,

rassemblé les graines de pavot, de sésame et de lin

mêlé du lait pour la brioche et de l'eau pour le pain

brassé à corps perdu dans le pétrin.

l’alchimie du pain est en train

Dans le fournil, la chaleur est d'étuve

il ne se plaint guère,  il a l'habitude

Les loquets du four claquent  

Avec sa pelle, il enfourne les baguettes

bien alignées sur les plaques,

puis, les pains aux raisins, les croissants du matin

Il emplit de chocolat

le creux des petits pains sucrés à point.

A la récré, le plus doré sera pour Aimé,

le petit garçon, tout rond, 

qui chaque jour comble sa soif d'amour

dans le goûter et les bonbons

depuis que ses parents sont dans le pétrin.

Il sait aussi que la brioche tressée en cœur par le mitron

 est réservé à la jolie Marion

la première à faire tinter le matin le carillon

Il le regarde fignoler et sourit dans sa barbe

«  Il est amoureux, le petit, c'est certain ».

Une odeur de pain chaud  inonde le magasin,

 se répand dans la rue, fais hâter les clients.

Observez-les en ressortant ...

Tous rompent et grignotent le croûton croustillant.

Lecrilibriste