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14 juin 2020

Les bésicles de Mamette

bésicles

 

Images Internet - Atelier en ligne "le défi du samedi"

 

Les bésicles de Mamette

 

Le facteur est passé ?

Passe-moi mes bésicles, sur le buffet, disait Mamette en rentrant du jardin pour faire une petite pause sans café.

C'était son moment de répit, son moment favori, celui où elle lisait son quotidien : L'Echo Liberté.

Pas besoin du journal télévisé, Elle n'avait pourtant pas suivi de stage de « lecture à voix haute » mais, les bésicles sur le bout du nez, elle lisait d'abord pour elle et nous lisait ensuite les nouvelles pour nous informer.

Spontanément, elle mettait le ton et donnait corps au texte Tout y passait. Après cet intermède, nous étions instruits sur les gros titres, informés sur les faits divers, renseignés sur les anecdotes, initiés aux plus hauts faits de la politique, prévenus quant à la rubrique nécrologique et avisés par celle des chiens écrasés. Plus besoin de lire le journal, on savait, on avait tout entendu.

Elle aurait pu être journaliste, Mamette, tant elle faisait ses délices du sel et de la vie du pays. Mais ce n'était pas l'époque et elle avait épousé un jardinier. Et ça, c'était son quotidien, le journal était son violon d'Ingres. La vie est ainsi faite ! Il faut savoir un peu s'évader..

Mais son plaisir atteignait son paroxisme quand on recevait chaque semaine « le journal de Guignol », qui s'affichait drôlatique, républicain, satirique, humoristique et littéraire et qui contait avec sa verbe trempée dans un brin d'acide et de mots lyonnais, les potins de Lyon.

Alors là, la joie de Mémé était à son combe. Il y avait des arrêts étouffés et soudains ou sa poitrine se soulevait, rebondissant saccadée dans un rire silencieux en même temps que le journal avant de nous affranchir de l'affaire... Et nous attendions que la crise passe, pour nous aussi, nous mettre à rire, riant déjà de la voir rire car son rire était si contagieux qu'on ne résistait pas.

Ensuite, les bésicles retournaient sur le buffet, attendant d'ouvrir à nouveau leurs mirettes sur « le Pélerin », « la Vie Catholique » ou L'écho Liberté du lendemain.

 

Mamette Louise, si tu m'entends de là-haut , mets tes bésicles et tâche de te rencarder pour savoir s'il n'y a pas une place pour toi au « Canard Enchaîné » ou à « Chalie Hebdo » si toutefois tu avais comme une petite envie de renaître.

 

Lecrilibriste

 

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  • Je prends la clé des mots pour filer à l'anglaise autour du globe avec mon blog. Comment se taire quand je lis tous ces commentaires qui twittent dans les airs, au-delà des frontières, à l'assaut de la terre ?
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